GAFA NATU, Le Règne Des Distributeurs ?

Question :
Quel est le point communs entre Google, Amazon, Apple, Facebook, Netflix, Airbnb et Uber ?

Réponse :
Leur business model s’apparente plus à celui de Walmart ou de Carrefour qu’à celui des acteurs industriels majeurs du 20e siècle.

Leurs propositions de valeur peuvent nous paraitre séduisantes, novatrices, révolutionnaires… ces sociétés sont avant tout distributrices de biens qui ne leur appartiennent pas.

Considérez les choses sous cet angle l’espace d’un instant.

Google indexe de l’information qu’il ne produit pas et vous propose d’y accéder facilement en fonction de ce que vous recherchez.

Depuis 2017, Amazon vend plus d’articles via sa marketplace qu’avec son activité historique de distributeurs pure player.

Facebook vous permet de vous informer en parcourant des publications qu’il n’a pas écrite ; Uber de rouler dans des voitures qui ne lui appartiennent pas, conduites par des personnes qui ne sont pas ses salariés.

A moins que vous ne préfériez regarder les séries que Netflix n’a pas eu à produire pour occuper votre soirée passée dans l’appartement de quelqu’un d’autre que vous avez trouvé et loué sur Airbnb.

Apple quant à lui réalise le double exploit de vous proposer de vous amuser sur des applications qu’il n’a pas développées en écoutant dans votre casque (propriétaire) votre musique préférée, qu’il n’a pas eu non plus à enregistrer et à mixer.

J’avais écrit ici il y a déjà bien longtemps qu’un site web optimisé pour l’expérience utilisateur ressemble beaucoup à la façon dont s’organise un supermarché.

Je crois que cette analogie n’a jamais été aussi actuelle.

Ces organisations prétendument novatrices ne sont en réalité qu’une nouvelle garde à l’assaut des rôles tant convoité de distributeurs.

Elles ré-intermédient des secteurs entiers pour prélever d’imposantes commissions sur des transactions déjà existantes.

Elles défendent chacune un guichet unique de services, un péage dont elles ont le contrôle exclusif, et dont l’optimisation continuelle est l’unique obsession de leur force de travail.

Ces corporations peuvent se payer le luxe de l’agilité à l’échelle : leur portefeuille de produits n’en contient en vérité pratiquement qu’un seul : le store. L’endroit où la transaction a lieu. L’endroit où les consommateurs échangent entre eux la valeur produite par d’autres alors que ces mastodontes prélèvent à chaque fois d’importants droits de passage.

La finalité de ces modèles est claire et sans appel : le monopole à l’échelle mondial par le contrôle exclusif de la distribution. Qu’il s’agisse de biens, de services… et même de leurs capacités grandissantes à héberger et servir les sites tiers sur lesquels d’autres transactions ont lieu !

Ce qui doit nous pousser à nous demander si nous devons copier ou non leurs modèles et leurs pratiques…

Si vous n’ambitionnez pas de dominer le monde par les coûts en écrasant la concurrence au point de devenir l’unique acteur de votre marché, il vous reste deux stratégies : la niche et la différenciation.

Partir à la rencontre (j’écris rencontre, pas conquête, et c’est intentionnel) de votre audience.

Choisir les humains que vous allez servir sans relâche et mieux que personne pour mériter leur confiance et leur respect.

Remplacer la commodité industrialisée à l’extrême par l’authenticité et la sincérité du lien relationnel que vous allez parvenir à tisser et nourrir avec votre tribu.

Parce que c’est en réalité l’une de vos seules alternatives si vous voulez survire dans l’ère de l’hyper industrialisation de la distribution à l’échelle mondiale.

Parce que vous intéresser vraiment à vos clients est devenu votre seule planche de salut.

Parce que vous n’avez plus le choix.