La séduction des fausses promesses
Cet article est une traduction du post « The seduction of false promises » paru sur le blog de Seth Godin le 13 juin 2024. Je le reproduis ici avec sa très aimable permission.
Pourquoi croyons-nous au boniment du charlatan, de l’escroc, du démagogue ou de l’arnaqueur ?
Alors que notre monde moderne devient chaque jour plus informé et plus rationnel, nous assistons à une augmentation (et non à la diminution attendue) des escroqueries, des arnaques et du chaos.
Il y a des bonimenteurs à tous les coins de rue, et nos boîtes aux lettres débordent de promesses piégeuses et de discours manipulatoires. Et aucune de ces procédés ne fonctionnerait sur nous si nous ne les appelions pas secrètement de nos voeux.
Quel est donc l’attrait de ces raccourcis ?
La culture humaine est régulièrement redéfinie par des contestataires. L’art, l’innovation et la technologie se présentent d’abord à nous porteurs de promesses irréalistes, difficilement discernables de fables trompeuses comme le mouvement perpétuel ou bien les systèmes pyramidaux. Oui, l’empereur n’a pas de vêtements, mais ne serait-il pas agréable de croire qu’il en a ?
Face à ces histoires, la complaisance, la cupidité ou bien encore le désespoir sont quelques-unes des conditions qui peuvent nous amener à nous laisser piéger.
La complaisance est la soeur de l’ennui. Lorsque les choses semblent sûres, notre ennui peut nous donner envie de partir à l’aventure.
L’avidité est le moteur du capitalisme et une composante de l’élévation sociale, et elle a tendance à se nourrir d’elle-même. Les personnes qui ont déjà veulent plus encore, tout de suite et sans beaucoup d’efforts.
Le désespoir est un manque de confiance dans le futur, un sentiment que les chemins existants ne peuvent pas offrir ce dont nous avons besoin.
La bonne nouvelle, c’est que nous ne tombons pas systématiquement dans les piège des escrocs, et que nous sommes devenus plus résistants face aux promesses non tenues. C’est la culture qui nous pousse à trouver un raccourci, mais c’est aussi la culture qui peut nous sauver de la prochaine tromperie.
Être entouré d’une communauté de personnes qui voient et disent la vérité, qui respectent leurs promesses et qui chérissent la construction logique et sourcée de leurs démonstrations est une façon résiliente d’aller de l’avant. La connexion aux autres nous entraine et nous pousse à améliorer les choses.
Nous pouvons choisir les valeurs communautaires auxquelles nous voulons adhérer. Et nous pouvons choisir de partager ces idées autour de nous.
Nous choisissons où poser nos bagages, nous pouvons aussi choisir les cultures auxquelles nous voulons participer. Pas de jérémiades, pas de raccourcis, pas de désordre. C’est le long terme qui compte. Honorez les règles qui protègent chacune et chacun d’entre vous, car vous pourriez bénéficier de cette même protection un jour où l’autre.
Si c’est là le genre de cercles dont vous voulez faire partie, rejoignez-en un, créez-en un, parlez-en autour de vous et ne vous arrêtez jamais.
Le délitement de ce qui existe est inévitable, mais l’émergence de nouvelles règles et de nouvelles possibilités l’est tout autant.
Découvrez mes autres articles :